Kim Clavel travaille en géomatique forestière pour Groupe Crête, une entreprise de transformation de résineux qui comprend deux scieries situées sur le territoire de Lanaudière et des Laurentides. Au quotidien, elle participe à l’analyse des différentes étapes du processus de récolte de bois et créer des outils cartographiques pour la construction de chantier de récolte. Son métier d’analyste forestière lui permet d’allier deux domaines qui la passionnent : la foresterie et la géomatique.
« La géomatique forestière, c’est un complément essentiel à la planification et aux suivis des opérations de récolte de bois », nous explique Kim Clavel, analyste forestière chez Groupe Crête.
De nos jours, afin d’avoir des opérations efficaces, mais aussi pour assurer un aménagement durable des forêts, il est essentiel pour chaque entreprise forestière de se doter d’un géomaticien.
Avant de travailler en géomatique, Kim a travaillé 10 ans comme technicienne forestière et a parcouru plusieurs kilomètres sur le territoire forestier des Laurentides à collecter des données. En tant que technicienne forestière, elle se demandait qui était les personnes derrière le travail des outils cartographiques qu’elle utilisait et elle souhaitait développer elle-même ces outils. C’est ce qui l’a amené à faire la Technique en géomatique – spécialisation en cartographie au Cégep de l’Outaouais.
Kim avoue qu’une formation en foresterie est un avantage pour travailler en géomatique forestière. En revanche, elle assure qu’un diplôme d’étude collégiale en géomatique permet amplement d’avoir accès à des emplois dans le secteur forestier.
«80% des connaissances que j’utilise tous les jours sont celles de la géomatique », confirme-t-elle
La formation en géomatique permet d’apprendre l’utilisation des logiciels et d’acquérir des connaissances en informatique,
« le côté foresterie, tu vas l’acquérir sur le terrain avec ta gang et à un moment donné tu vas le connaître ton territoire », rassure-t-elle.
Si le parcours de Kim t’inspire, les entreprises forestières, comme les scieries ou les usines de transformation de bois, des entrepreneurs forestiers et même le ministère sont toutes des organisations du secteur forestier qui recherchent des analystes forestiers.
Passionnée de plein air, ainsi que de chasse et de pêche, la forêt a toujours fait partie de la vie de Kim. Ce qui a l’amené vers la géomatique, c’est son intérêt pour la découverte de ce territoire forestier qu’elle côtoie.
« Aujourd’hui, chez Groupe Crête, je fais ce que j’ai toujours voulu faire, mixer la géomatique et la foresterie », nous confie-t-elle.
« Je ne me verrai pas faire autre chose que des cartes, c’est vraiment une passion et un milieu qui m’ont attiré, je suis une passionnée de données numériques! ».
Puisque le travail de cartographie, d’analyse et de suivi de l’analyste forestier est indispensable au calcul de la possibilité forestière[1], « il se doit d’être extrêmement rigoureux », nous mentionne la professionnelle.
« C’est toi qui apportes les résultats des opérations de coupe et qui dit voici ce que l’équipe a fait cette semaine, voici le nombre d’hectares récoltés et voici l’évolution du chantier. »
Kim nous a énoncé 4 critères indispensables, afin d’être en mesure d’évoluer positivement dans le métier d’analyste forestier :
En bref, il ne faut pas avoir peur d’innover et d’apporter de nouveaux outils pour favoriser ton équipe.
[1] Le calcul de la possibilité forestière le volume de bois maximal qui peut être récolté chaque année sans diminuer la ressource. Ainsi, le volume de bois récolté ne dépassera jamais ce qui est produit annuellement par la forêt. Le travail du Forestier en chef est d’analyser tous ces facteurs pour déterminer ce qui pourra être prélevé sans dépasser la capacité des forêts. Plus de 50 analystes travaillent avec lui pour déterminer la possibilité forestière. Le calcul est refait tous les cinq ans.
Bien que Kim passe la majeure partie de son temps à produire des cartes et des images GPS sur son ordinateur, son travail est loin d’être monotone. Le travail d’équipe que demande le métier d’analyste forestier apporte du dynamisme aux tâches quotidiennes. Puisque le rôle de Kim est de rassembler les informations de ses tiers, elle est en constante communication et validation avec chacune des parties de l’équipe. Ainsi, elle est le lien direct avec diverses ressources humaines, comme les superviseurs et les contremaîtres, les personnes responsables de l’harmonisation des usages, les ingénieurs forestiers, les biologistes et même le ministère.
À noter que certains milieux de travail demandent au géomaticien d’aller récolter lui-même ses données sur le terrain, ce qui amène un équilibre bureau et terrain.
Les cartes créées par Kim dictent les opérations à réaliser sur une période fixe. Elle se doit d’optimiser les travaux qui seront réalisés et d’effectuer les meilleurs tracés de la machinerie pour la récolte de bois, et ce, autant d’un point de vue financier, environnemental et social.
Son métier représente très bien la complexité et la rigueur du secteur forestier. On peut constater que les opérations sont extrêmement assidues et que les chantiers sont pensés, analysés et suivis par plusieurs experts via des technologies très puissantes. D’ailleurs, lors de la création de cartes de chantier, Kim se doit de suivre une liste de vérification très rigoureuse et doit s’appuyer sur les 167 articles du Règlement de l’aménagement durable des forêts (RADF)[1] qu’elle appelle affectueusement sa bible. Il est donc impossible de partir les opérations de récoltes, sans avoir effectué chacun des points de la liste de vérification du géomaticien.
« La géomatique, c’est un outil d’aide pour tout le monde, afin de respecter les normes et les restrictions et faire un aménagement durable des forêts ».
Si, tout comme Kim, tu es le genre de personne à te perdre pendant des heures devant une carte, le domaine de la géomatique est un métier qui risque de te passionner!
[1] Le RADF comprend 167 articles de règlements qui précisent les applications concrètes sur le terrain. Par exemple, l’article 27 décrète qu’« une lisière boisée d’une largeur d’au moins 20 m doit être conservée en bordure d’une tourbière ouverte avec une mare, d’un marais, d’un marécage arbustif riverain, d’un lac ou d’un cours d’eau permanent ».