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TORDEUSE DES BOURGRONS: UN CYCLE NATUREL, MAIS REDOUTABLE


La tordeuse des bourgeons de l’épinette (ou TBE) est un papillon de nuit bien de chez nous. C’est à son stade larvaire, sous forme de petite chenille, qu’elle grignote les aiguilles des conifères. Même si son nom laisse croire qu’elle vise surtout les épinettes, elle préfère en réalité les aiguilles du sapin baumier, tout en s’attaquant aussi aux épinettes blanches, rouges et noires. Les épidémies de TBE durent longtemps, de 10 à 20 ans, et reviennent environ tous les 30 ans. Lorsqu’elles frappent, les peuplements denses de sapins peuvent être ravagés, avec des taux de mortalité pouvant atteindre 95 %. Ces épidémies ont un impact majeur en forêt : beaucoup de bois se dégrade ou devient inutilisable, et le risque de feux de forêt augmente, puisque le bois mort sèche rapidement et s’enflamme facilement.

 

L’épidémie dans Lanaudière

Dans Lanaudière, l’insecte a progressé très rapidement au cours des deux dernières années. Entre 2023 et 2024, la superficie touchée est passée de 20 912 hectares à 185 187 hectares, pour atteindre 338 843 hectares en 2025, une hausse impressionnante. La majorité des secteurs sont légèrement (160 742 ha) ou modérément (161 292 ha) affectés. La zone la plus durement touchée se trouve entre Manawan et Saint-Michel-des-Saints, mais tout le nord-ouest de la région subit ses effets. Cette avancée entraîne une hausse marquée de la mortalité des conifères, qui dominent largement le couvert forestier à cette latitude.

 

Quoi faire ?

Pour mieux suivre la situation, il devient essentiel d’apprendre à reconnaître l’insecte afin de signaler toute observation à la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM). Cet organisme coordonne la gestion de l’épidémie et peut mettre en place différentes mesures, comme des arrosages préventifs. Certaines prescriptions sylvicoles peuvent aussi être adaptées pour limiter la propagation ou récupérer le bois avant qu’il ne se dégrade. Bien sûr, seul un ingénieur forestier peut déterminer le traitement le mieux adapté à un territoire donné.

 

Tordeuse des bourgeons de l’épinette. © Josée Quimper Tordeuse des bourgeons de l'épinette. © Josée Quimper, Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

 

Comment la reconnaître ?

La chenille mesure entre 20 mm et 30 mm. Elle est brun foncé avec de petites taches jaunes à blanches, une tête noire et un dernier segment orangé. Le papillon, quant à lui, possède une envergure d’environ 22 mm et arbore des teintes de brun ou de gris, ponctuées de taches plus foncées. En cas de doute, il est possible de capturer un spécimen et de le faire identifier par la SOPFIM. Les instructions pour cette procédure se trouvent ici.

 

En conclusion

La TBE réapparaît naturellement selon un cycle bien établi. Malgré les dommages qu’elle cause aux arbres et l’impact qu’elle a sur l’industrie forestière, elle joue aussi un rôle écologique important : elle contribue au rajeunissement des forêts, ouvre la voie à de nouvelles espèces végétales et crée des trouées qui favorisent une diversité d’habitats pour la faune. Comme quoi tout n’est pas noir ou blanc… en forêt, il existe surtout mille nuances de vert.

 

Sources :

https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/forets/documents/insectes/RA_Aires_infesteesTBE_2025.pdf 

https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/rapport-aires-infestees-tbe-2025-66421  

Tordeuse des bourgeons de l’épinette | Gouvernement du Québec 

https://sopfim.qc.ca/informations-lutte-contre-insectes-ravageurs/la-tordeuse-des-bourgeons-de-lepinette/ 

 

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