C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons découvert le tout nouveau parc régional de Kilkenny, à Saint-Calixte. Ce véritable joyau forestier, où se succèdent forêts et milieux humides, offre une magnifique diversité d’écosystèmes. Ses lacs, marais et sentiers permettent d’explorer une faune et une flore fascinantes. De quoi combler tous les amoureux de nature!
La mosaïque d’habitats humides et forestiers favorise des rencontres inattendues avec la faune. Au détour d’un sentier, je me suis retrouvé nez à nez avec un ouaouaron, la plus grosse grenouille d’Amérique du Nord! Peu farouche, il m’a même laissé m’approcher pour prendre quelques clichés, semblant poser pour l’occasion. Ces impressionnantes grenouilles peuvent vivre jusqu’à dix ans! Et comme le tympan de celui-ci était plus grand que son œil, il s’agissait probablement d’un mâle.
Un peu plus loin, près du lac Jabotte, j’ai remarqué plusieurs troncs marqués de traces de dents, laissées par des castors. Je n’ai pas eu la chance d’en apercevoir un, mais leur présence est évidente. Deuxième plus gros rongeur au monde, le castor possède des incisives protégées par une couche orangée qui leur permet de gruger le bois sans cesse. Comme elles s’usent continuellement, ses dents poussent toute sa vie.
En ce début septembre, les sentiers regorgent de noix : glands de chêne rouge et faînes de hêtre à grandes feuilles. Ces graines nourrissent les petits rongeurs et se dispersent grâce à eux, un phénomène appelé zoochorie.
C’est aussi la saison des baies, comme celles du viorne bois d’orignal, du maïanthème du Canada ou encore du houx verticillé. Leurs teintes rouges éclatent parmi les verts de la forêt. Si elles attirent les oiseaux, attention toutefois : le houx est très toxique pour l’humain. Quant aux baies de viorne et de maïanthème, elles sont comestibles, mais seulement après cuisson, idéales pour en faire un sirop ou une tarte!
Sur la boucle du Castor, le sentier traverse une hêtraie impressionnante. Comme partout au Québec, ces arbres subissent l’assaut des cochenilles, de petits insectes qui percent leur écorce. Ces blessures deviennent des portes d’entrée pour des champignons qui provoquent des chancres mortels. Il n’existe pas de traitement en milieu naturel : il faut patienter jusqu’à la fin de l’épidémie, même si certains soins sylvicoles peuvent aider à limiter sa propagation. Malgré ce défi, marcher au cœur de ces hêtres à l’écorce gris pâle procure une impression de luminosité remarquable.
Le parc régional de Kilkenny saura vous séduire par ses multiples attraits. Sa faune et sa flore riches sont un véritable trésor pour les amateurs de plein air. Avec un peu de chance, vous pourrez même observer de majestueux hérons, car une héronnière s’y trouve. Une chose est certaine : il faudra revenir pour explorer la totalité des sentiers!