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SENTIER NATIONAL EST DES CONTREFORTS


 

Intermédiaire 3 KM Sentier national Ouvert l'hiver Chien en laisse accepté
Route à du Lac Clair, Saint-Côme
Carte du sentier national

 

 

 

 

Pour notre série d’articles Lanaudière et ses trésors naturels, nous avons décidé d’explorer un sentier qui présente un peu plus de défi, soit le sentier national. Située au cœur des montagnes de la Matawinie, la section des Contreforts du sentier national est d’une longueur totale de 27,3 km. Accessible via la route du lac clair, à Saint-Côme, vous pourrez faire comme nous et parcourir les derniers kilomètres des Contreforts pour vous rendre à deux points de vue.

Ces trois kilomètres de sentier vous transporteront au pays des bouleaux jaunes pour l’aller et le retour. Au fur et à mesure de votre montée vers les points de vue, vous verrez la végétation se transformer. Vous traverserez une érablière, puis apparaîtront des végétaux typiques d’un écosystème de montagne comme le pin gris et le Kalmia à feuille étroite.

 

Le bouleau jaune, un emblème tout en grandeur

Dès votre entrée dans le sentier, vous serez subjugué par les immenses bouleaux jaunes répartis de part et d’autre du sentier. Ces arbres majestueux vous imprégneront par leur beauté et leur grandeur. Dans cette forêt, on comprend les raisons pour lesquelles cet arbre a été choisi pour emblème du Québec. Son écorce dorée qui miroite au soleil est tout simplement magnifique. Véritable phénomène vivant, le bouleau jaune peut parfois pousser sur des troncs d’arbres morts ou sur le dessus d’un rocher. Cela s’explique par le fait que pour germer, la graine doit trouver un site particulier, où le sol minéral est exposé et c’est pourquoi on le retrouve parfois à des endroits inhabituels.

 

Quand on vit en harmonie

Après avoir été éblouie par les gigantesques bouleaux jaunes, vous constaterez que certains arbres ont été marqués de peinture orange. La raison est simple, c’est que le secteur a récemment fait l’objet de travaux sylvicoles. On peut d’ailleurs voir, à travers les arbres, une section plus ouverte où les arbres ont été récoltés. Cependant, il a été décidé que les arbres près du sentier ne seraient pas récoltés afin de garder un espace agréable pour les randonneurs qui pourront profiter d’une belle expérience en forêt. Ainsi, 30m de chaque côté du sentier ont été retirés du plan d’aménagement. Il s’agit là d’un bel exemple d’harmonisation entre les aménagements forestiers et les autres utilisations de la forêt.

 

Un pin en feu!

À l’approche du premier point de vue, on verra apparaître des essences typiques des affleurements rocheux comme le pin gris. On dit souvent que cet arbre a besoin d’un feu de forêt pour ouvrir ses cônes sérotineux (enduit de cire). Bien qu’un feu favorise grandement la régénération du pin gris, une chaleur intense peut aussi permettre aux cônes de s’ouvrir. La preuve, vous pourrez observer au courant de votre marche certains de ces cônes ouverts accrochés aux pins alors qu’il n’y a pas eu de feu. Comme quoi une bonne canicule peut avoir des effets bénéfiques. Une bonne façon d’identifier cette essence de pin est d’observer les cônes fermés qui ressemblent à une virgule. À l’intérieur se cachent quelques dizaines de graines. Un pin gris peut produire, en bonne saison, 150 cônes ce qui donne environ 4210 semences!

 

Le piège du Kalmia

Un autre végétal que l’on retrouve plus en montagne est le Kalmia à feuilles étroites. Cet arbuste fait partie de la famille des éricacées comme le bleuet. Ils ont développé une façon de survivre dans les sols faibles en nutriment grâce aux mycorhizes ! Les racines vont s’associer à un champignon qui est plus adapté à capter les nutriments. Ils les échangent avec la plante contre du sucre. En voilà un autre beau travail d’harmonisation!

 

 

Il faut aussi savoir que le Kalmia est très toxique. On l’appelait d’ailleurs le crevard de mouton, car les moutons qui en broutaient en mouraient. Le problème c’est que le Kalmia garde ses feuilles en hiver et que les herbivores se font déjouer, car ils pensent avoir enfin trouvé quelque chose à manger. Les autochtones l’appelaient d’ailleurs la plante qui fait dormir. Cependant, on peut ne pas se réveiller…

 

 

Malgré le défi qu’il représente à certains endroits, le sentier des contreforts vaut le détour, ne serait-ce que pour s’imprégner de notre magnifique arbre emblématique, le bouleau jaune. Cette forêt dégagée et ouverte vous permettra de vous libérer du stress omniprésent de nos jours. En plus, vous pourrez observer des espèces végétales montagneuses que nous avons moins l’habitude de voir au quotidien. Finalement, pourquoi ne pas s’amuser en cherchant les empreintes d’animaux dans la neige? J’y ai déjà observé des pistes de cerfs de Virginie et de micromammifères probablement une musaraigne. À vous de les retracer !

Sentiers lanaudois
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