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LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE DE LA MANUFACTURE CANADIENNE


Une capsule de Guillaume Petit

Au XIXème siècle, l'industrie forestière était diversifiée. Une partie de la production était exportée mais le marché intérieur était encore le plus important. Le bois de chauffage représentait à lui seul une bonne partie de la production. Avec le début de l'urbanisation, il a fallu construire des maisons rapidement, produire des madriers, des portes, des fenêtres, des bardeaux... Beaucoup de manufactures ont été créées pour répondre à cette nouvelle demande et ces entreprises étaient déjà bien intégrées dans un réseau d'affaires moderne.

 

Illustration 1: Acte de la Société en Commandite de la Manufacture Canadienne

Le 8 juillet 1853, Léandre Fréchette, commerçant du village d'Industrie (Joliette), a loué à la veuve Lefebre un de ses moulins construits sur les îles de la rivière L'Assomption, aujourd'hui appelées Bordeleau, situées en amont du village d'Industrie. Le 15 juillet il a créé la Société en Commandite de la Manufacture Canadienne de la Paroisse de St-Charles-Borromée.

Dans le contrat notarié établissant la société, on lit que la manufacture doit fabriquer "des sceaux, des roues, faires des couchettes, tourner des pieds de table et scier du bois de proportions pour faire des portes, des châssis et jalousies, laquelle manufacture devra être mue par l'eau."

Pour trouver le capital nécessaire à la construction de la manufacture et à l'achat du matériel, Léandre Fréchette a créé une société en commandite divisée en 50 parts de 5 livres chacune, soit 250 livres au total. Il en détenait 35 et il a trouvé des investisseurs pour acheter les 15 autres parts: 3 notables du village d'Industrie et 10 marchands de la Cité de Québec. Pour rejoindre ces investisseurs, tous canadiens-français, il fallait qu'il y ait des réseaux d'affaires efficaces.

Un an plus tard, Léandre Fréchette a conclu un acte notarié intitulé Sous-bail, Vente et Acte de Société, avec Jean-Baptiste Leclaire et Joseph-Alphonse Marsan dit Lapierre. Ces 2 nouveaux associés apportaient un nouveau capital de 554 livres pour acheter chacun un tiers des actifs de la société. Il y avait un moulin à scie, une manufacture et des chaufferies; les mécanismes du moulin et les réparations à faire sont décrites. La manufacture a fonctionnée quelques années puis elle a été déclassée par des entreprises plus modernes; elle a fermé et l'histoire des moulins de Lefebre a été oubliée.

En 1852, une autre manufacture de seaux avait été fondée par des investisseurs dans le centre du village d'Industrie près de la fonderie, elle utilisait le pouvoir d'eau du moulin à farine.

 

Illustration 2: Facterie de seaux du village d'Industrie

 

Il y avait des petites manufactures dans tous les villages pour faire des tonneaux, des bardeaux, des meubles et produire le bois de construction local. Les 2 frères Twiss installés à L'Industrie et St-Liguori achetaient le bois des forêts de Lanaudière pour fabriquer les mécanismes de leurs horloges qui sont toujours collectionnées et vendues sur internet en 2024.

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À propos de Guillaume Petit

Guillaume Petit est un historien amateur qui partage ses recherches sur son blogue. Il est venu à l'aventure de Paris en 1975 et a décidé de s'installer dans la belle province par la suite. Dans les dernières années, il a été aubergiste à Nominingue dans les Laurentides ainsi qu'à Montréal. Il est maintenant retraité et s'est installé à Joliette où il partage sa passion pour l'histoire avec ses lecteurs. 

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