Imaginez des élèves qui apprennent les sciences en parcourant les écosystèmes de leur quartier. Qui développent leur esprit critique en discutant de la gestion durable des ressources et de l’harmonisation des usagers. Qui découvrent leur territoire en marchant sous les feuillages. C’est tout l’enjeu de l’éducation forestière : reconnecter les jeunes à la nature, tout en leur transmettant les clés pour appréhender les enjeux de partage du territoire.
L’éducation forestière, ce n’est pas seulement une sortie en plein air. C’est une approche pédagogique complète, qui intègre des notions d’écologie, de biodiversité, de climat, d’aménagement forestier et plusieurs autres. Car derrière chaque sentier, chaque arbre, chaque intervention forestière, il y a des choix humains, des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Comprendre ces décisions, c’est apprendre à penser le monde de demain et envisager des pistes d’amélioration continue.
Parce que la forêt est un terrain d’apprentissage vivant, stimulant et profondément enraciné dans notre quotidien. Elle permet d’aborder des concepts scientifiques, mais aussi de développer des compétences transversales : observation, coopération, créativité, autonomie. Elle favorise le bien-être physique et mental, la concentration et l’engagement des élèves.
Et surtout, elle offre une porte d’entrée concrète vers les grands enjeux du XXIe siècle : changements climatiques, gestion des ressources, transition écologique. En découvrant les principes de l’aménagement forestier, les élèves apprennent à penser en termes de durabilité et de responsabilité. Ils découvrent la nécessité de trouver le juste équilibre entre la valorisation des ressources, la conservation et les usages récréatifs d’un milieu extraordinairement polyvalent.
Pas besoin de transformer l’école en cabane dans les bois ! Voici quelques pistes simples et efficaces :
Projets interdisciplinaires : utiliser la forêt pour relier sciences, géographie, mathématique, arts, littérature et citoyenneté. Un projet multidisciplinaire plongeant les élèves au cœur d’un territoire qui leur est accessible.
Identification d’espèces présentes
Mesures et calculs pour quantifier et définir le territoire
Usagers et contraintes économiques
Productions artistiques et expositions
Évolution de la pensée et histoire
Le tout ayant une thématique forestière.
Sorties pédagogiques : organiser des visites en forêt avec des guides ou des animateurs spécialisés pour vivre des expériences concrètes et renforcer le sentiment d’appartenance favorisant l’implication et la participation des jeunes. Collaborer avec des centres forestiers pour proposer des séjours immersifs. Ces projets deviendront des étapes marquantes du parcours scolaire permettant de s’imprégner des notions les rendant inoubliables.
Ressources pédagogiques : utiliser des outils adaptés (fiches, jeux, carnets d’observation, vidéos) pour aborder la forêt en classe. Plusieurs organismes et entreprises proposent des outils disponibles gratuitement sur leurs sites web.
Les associations forestières régionales
Les différents ministères
Les conseils régionaux de l’environnement
Allo prof, etc.
Les conseillers pédagogiques des centres de service scolaires
Partout au Québec, les Associations forestières régionales (AFR) sont des partenaires précieux pour les écoles. Elles offrent des animations, des formations, des ressources pédagogiques et facilitent les liens entre les établissements scolaires et les acteurs du milieu forestier.
Grâce à leur expertise et leur ancrage local, elles permettent de valoriser les forêts régionales et d’en faire un levier éducatif puissant. Elles aident les enseignants à intégrer l’éducation forestière dans leurs pratiques, tout en sensibilisant les élèves à la richesse et à la complexité de leur environnement.
Intégrer l’éducation forestière dans les programmes scolaires, c’est bien plus qu’ajouter une activité nature. C’est offrir aux élèves une éducation vivante, concrète, enracinée dans leur milieu et tournée vers l’avenir. C’est leur donner les outils pour comprendre le monde, pour le respecter et pour le transformer. Et si on commençait dès maintenant à faire pousser cette idée dans nos écoles ?